Sous ces pierres, git un garçon. Il est couché sur le ventre et on a placé près de sa dépouille des pointes de lances, une défense de morse, un sifflet et un harpon. Ceux qui l’ont honoré en l’enveloppant d’écorces et de peaux d’animaux ne savaient pas que, 7700 ans plus tard, ce monument funéraire serait la plus ancienne scépulture connue des Premières Nations en Amérique du Nord.
L’Homo sapiens n’avait pas encore inventé l’écriture.
L’Anse Amour, Labrador.
La mort laisse des traces.
Ces quelques pierres nous indiquent la présence des baleiniers basques qui ont laissé leur vie à Red Bay, sur la côte du labrador. Entre 1550 et 1625, ils y établissaient chaque année un campement estival pour chasser et extraire la précieuse huile qu’ils ramenaient chez eux à l’automne. Il est probable qu’on retrouve dans ce cimetière les nombreuses dépouilles de ceux qui, l’année où l’hiver a surpris, n’ont pu retourner en Espagne.
De l’autre côté de la baie, on retrouve encore les os blanchis des baleines qu’on a laissé dériver, après les avoir dépouillées de leur graisse.
Les baleines ont inscrit leurs noms sur ces rivages.
Les nouveaux arrivants les ont accompagné, tout près, sur la côte...
Caines, Butler, Barnes, Rogers, Thomas, Fequet, Woodland, Buckle…
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Les baleines ayant été décimées, Les hommes ont tendu leurs filets puis jeté des cages à l'eau.
Leurs petites maisons ont été éparpillées, à l’abris au fond des anses ou, bravant la mer, sur les pointes rocheuses et les îles.
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Ils ont vu des naufrages et accueilli les survivants.
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Jusqu’à une époque pas si lointaine où il devint nécessaire de guider les navigateurs.
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