Il est possible de faire modifier un appareil photo numérique dans le but de l’utiliser dans le spectre de l’infrarouge*.
On peut facilement s’imaginer que sur une pellicule noir et blanc, exposée en lumière infrarouge, les différents tons de gris correspondent au fait que cette lumière est plus ou moins réfléchie (ou absorbée) par différents objets. Par exemple, le feuillage vert, réflètant beaucoup l’infrarouge, paraît presque blanc tandis que le ciel paraît sombre parce qu’il en transmet peu.
Mais en photographie couleur, quelle couleur associe-t-on à l’infrarouge? Il est invisible à nos yeux!
Voici ce que le capteur de l’appareil photo (modifié pour l’infrarouge) donne par défaut sur le fichier brut d’une photo:
Qu’il y ait différents tons de rouge ne nous surprend pas.
C’est à partir de ces légères nuances, avec l’aide de logiciels de traitement de l’image, qu’on peut simuler des couleurs. Voici ce que peut donner cette image:
La photo suivante est un peu plus fantaisiste:
Et si on laisse aller son imagination...
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Est-ce qu'un « trip d’acide » peut fournir de l'inspiration?

Cette photo a été prise en 1969 par Andee Nathanson sur une pellicule infrarouge.
On peut également traiter les photos numériques infrarouges en noir et blanc.
Les tons de gris deviennent surprenants, parfois étranges. Nous l’avions déjà expérimenté sur les pellicules.
Voici la Cardamine carcajou qui fleurit tôt au printemps:
Ces fleurs deviennent entièrement blanches en infrarouge alors qu’en réalité, en lumière visible, les étamines sont vertes et le pistil est vert ou rose:
Voici deux photos du Pigamon dioïque:
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Et pour terminer, l’Érythrone d’Amérique:
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*Les photos en lumière infrarouge qui précèdent ont été prises avec un Olympus OM-D E-M10 III, modifié par la compagnie LifePixel (filtre « Super Color IR »).
Ces exemples peuvent nous faire penser au fait que nous, Homo sapiens, percevons les couleurs d’une certaine façon et qu’on peut facilement admettre que d’autres animaux voient le spectre de la lumière d’une autre façon. Apprenons donc à voir différemment, comme les abeilles!


La conversion d’une photo numérique en noir et blanc nous donne accès à une grande latitude de réglages, ce qui permet d’arriver à un effet plus discret, ce qui amène l’observateur ou spectateur à percevoir les choses de façon différente. En voici un exemple: