Vilarinho da Furna

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Vilarinho da Furna est un village du nord du Portugal, submergé en 1972 par le remplissage du réservoir du même nom. 

Le village aurait été fondé vers l'an 70 pendant la colonisation wisigothique de la région, à l'époque où la route romaine voisine se développait. Il est possible que certaines traces du mode de vie du peuple de Vilarinho aient été affiliées à la culture des peuples pastoraux et ghanéens indo-européens.

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Le site avait plusieurs avantages. Il profite d'une bonne exposition solaire et d'une protection contre les vents du nord venant des montagnes plus élevées. Les sources locales ne s'assèchent généralement pas durant l'été. Cela a fourni les conditions d'une agriculture diversifiée. Les villageois gardaient poules, vaches, cochons, moutons et chèvres.

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La Ribeira da Furna alimentait la source communautaire et alimentait en eau les villageois, le bétail et irriguait les champs situés au-dessous du village. Vilarinho da Furna avait un système social communautaire rare au XXe siècle, mais qui, dans les temps reculés, se retrouvait dans toute l’Europe.

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La construction du barrage a commencé en 1967. À cette époque, le village comptait près de 300 habitants formant 57 familles réparties dans 80 maisons. L'exode a débuté en septembre 1969 lorsque la compagnie d'électricité portugaise a commencé à verser les indemnités. En octobre 1970, des avis ont été affichés partout dans le village, indiquant que le réservoir était en passe d'être rempli. Le dernier habitant a quitté le village en 1971, et ce dernier a été submergé l'année suivante.

L'indemnité totale que la compagnie d'électricité a versée aux habitants est probablement inférieure aux frais engagés  pour construire des maisons pour ses travailleurs pendant la durée du projet. 

Du fait d'une curiosité juridique, les terres submergées appartiennent encore aux anciens villageois, mais l'utilisation du barrage revient à l'État portugais!

Vilarinho da Furna

Le barrage de Vilarinho da Furna a été imposé au nom du développement du pays. Il a laissé des cicatrices et des rancœurs profondes à l’échelle nationale, conduisant au démantèlement brutal d’une communauté unique. Les habitants sont partis avec les tuiles, les poutres, les portes et les fenêtres de leurs maisons, profondément blessés, pour reconstruire ailleurs. Une procession religieuse continue d’avoir lieu tous les ans autour du plan d’eau et Vilarinho reste assurément une expérience traumatique.


« Du grincement intérieur qui fait souffrir ces gens, déracinés dans le monde, tous les liens affectifs ayant été coupés, sans morts dans le cimetière pour pleurer ni de dalles familières et aimantes pour poser leurs pas, je ne parle même plus. Qui me comprendrait? »

(Adaptation du Journal XI de Miguel Torga)



Fragments de vies submergées

Fragments de vies submergées

(Cliquer sur la photo pour la voir en pleine résolution)



Fragments de vies oubliées

Fragments de vies oubliées


Les oubliés de Vilarinho da Furna


Références:

Vilarinho da Furna / Wikipedia

Fabienne Wateau / Barrage et absence de contestation : Alqueva (Portugal).

Association des anciens habitants de Vilarinho da Furna AFURNA – Associação dos Antigos Habitantes de Vilarinho da Furna 


Saint-Octave-de-l'Avenir, Forillon, Gagnon, Val-Jalbert, Sainte-Scholastique...

Des villageois à qui on a demandé de partir.

Un parc national qui a exproprié des cultivateurs et des pêcheurs.

Une compagnie minière qui a cessé ses activités.

Un village englouti dans la boue.

Les moissonneurs qui ont du céder leur place aux avions.


Tous des déracinés québécois.


Des histoires où la résistance n'a pas suffi, des histoires où la résistance était inutile.


Pourtant, pendant que le réservoir de Vilarinho da Furna se remplissait, celui de la rivière Jacques-Cartier attendait le même sort. Cela n'impliquait l'exode ni de corps ni de biens mais la destruction d'un territoire d'une spectaculaire beauté. La vallée de la Jacques-Cartier, grâce à une action citoyenne remarquable allait devenir un des plus beaux parcs nationaux du Québec.


Le biologiste qui a renversé Hydro-Québec | Radio-Canada.ca