La verada do Larano

Nous avons hésité avant d’entreprendre cette randonnée. On dit que ce sentier, qui est à flanc de falaise, est parfois glissant et que les barrières de sécurité sont parfois inadéquates. Les premiers kilomètres du parcours suivent la levada do Caniçal à environ 270 mètres d’altitude. Le départ se fait près de Machico, la deuxième plus grande ville après Funchal, celle-ci lui ayant volé son titre de capitale. Notre plan est simple: si le sentier devient dangereux, nous rebrousserons chemin.

La levada irrigue des zones de culture en étage. Sur l’île, c’est comme ça qu’on exploite la terre. Toute parcelle potentiellement utilisable est retenue par des murs de pierre, rendant impossible l’utilisation de la machinerie. Tout se fait à la main et les récoltes,  fruits, légumes, céréales sont portés par les bêtes ou les agriculteurs eux-mêmes. À Madère, « Vendanges à la main » est un pléonasme!

Nous quittons la levada et empruntons un sentier pentu qui nous mène…

…là!

C’est parti et on verra! 

Le sol est effectivement terreux, quelques fois incliné vers le ravin et les barrières de protection ne sont pas toujours présentes. Nous sommes au nord de l’île, face aux vents dominants qui charrient les nuages et leur humidité. Heureusement, il n’a pas plu depuis des semaines et la piste est assez sèche pour offrir une bonne adhérence.

À 400 mètres au dessus du niveau de la mer, dans ce milieu habituellement humide, nous observons une flore maritime.

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Du sentier principal s’échappe dans la falaise une piste qui descend en contrebas vers quelques parcelles de culture. Comment peut-on avoir le courage de s’y investir pour en soutirer si peu de denrées, qu’on devra ensuite hisser jusqu’à la ville? Les vieux nous ont dit que la vie était dure.

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Le long des falaises, dans quelques anfractuosités le long du parcours, à l’abri du soleil, des petits écosystèmes de laurisylve nous plongent dans l’ombre et l’humidité.


Ce fut une journée inoubliable. Voici donc les cartes sur lesquelles figure la trace de notre randonnée:

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Au retour, nous remarquons au passage de remarquables oeuvres d'art, évoquant peut-être la virilité ou la peur de la castration. Qui sait?

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Nous avons même visité une exposition de porcelaines, évoquant un autre stade freudien!

Belle enfilade!

Filons et retournons à l’hôtel!

42-Porto da Cruz (8)